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Archives & Gouvernance de l'information numérique - CP de l'AAFB

COMMUNIQUE DE PRESSE

ASSOCIATION DES ARCHIVISTES FRANCOPHONES DE BELGIQUE


Sources d’informations fiables pour une gouvernance responsable et transparente, les archives jouent un rôle essentiel dans le développement des sociétés en contribuant à la constitution et à la sauvegarde de la mémoire individuelle et collective. Ces mots tirés de la Déclaration Universelle sur les Archives représentent un des leitmotivs de l’Association des Archivistes Francophones de Belgique (AAFB). Notre association alerte et sensibilise depuis de nombreuses années la société civile et le monde politique sur les enjeux de la gestion & préservation de l’information. Il s’agit non seulement d’enjeux patrimoniaux mais aussi et surtout d’enjeux de bonne gouvernance des organisations qu’elles soient de droits publics, privés ou même des instances gouvernantes.

Le récent courrier hebdomadaire du CRISP, Archives & Gouvernance de l’information à l’ère numérique (N° 2530-2531), dresse un constat objectif et holistique de la situation de notre secteur trop souvent délaissé parce qu’incompris, sous-évalué voire dévalorisé. Ce courrier repositionne et recadre un grand nombre de sujets du débat comme les lacunes légales, l’absence de filière de formation dédiée et complète ou encore le sous-financement généralisé des figures de proue du secteur (Archives de l’Etat, archives des institutions fédérées & locales, centres d’archives privées). En parallèle de ces difficultés connues depuis de nombreuses années, l’autrice de la contribution, Florence Gillet ajoute les questions légitimes que posent l’expansion du numérique.

Trop souvent l’on place la question des archives dans le girons de la science historique, reléguant dans l’imaginaire populaire ces pratiques à la gestion de vieux papiers poussiéreux. S’il est vrai que les liens entre archives et histoire sont proches, il s’agit de ne pas confondre ou inverser les approches. L’histoire est écrite sur base des sources, traces produites par la société humaine collectées, contextualisées et préservées par les archivistes. Pas d’histoire sans source, et pas de sources sans archivistes. La société de l’écrit a longtemps laissé ses traces sur des supports physiques comme le papier ou la pierre, qui permettaient de « redécouvrir » ces contenus par les hasards de l’histoire. Notre société actuelle produit ces traces presqu’exclusivement de manière numérique avec deux conséquences majeures : la croissance exponentielle de la création de trace, en nombre et en vitesse de création, et la volatilité des « supports » ces contenus.

Ce contexte pose de nouveaux défis aux gestionnaires de l’information : collecte & archivage des sms ou contenus de messagerie des dirigeants, gestion et utilisation de comptes personnel ou de fonction, la collecte & préservation des contenus du web et des réseaux sociaux, le stockage et l’omniprésence des acteurs nord-américains, l’impact écologique, … Fort heureusement, les professionnels belges peuvent s’appuyer sur un réseau mondial d’experts et collègues en gestion & préservation de l’information pour relever ces défis. Si les solutions techniques et fonctionnelles sont connues, les moyens et le support à la mise en œuvre fait très largement défaut dans notre pays. C’est également un des aspects que démontre le récent courrier du CRISP qui nous interroge et fait écho à certaines propositions avancées par l’AAFB. Nous nous étonnons en effet toujours qu’en 2022 il n’existe aucun centre, aucune institution phare en matière de préservation numérique dans notre pays. Des pans entiers de notre histoire récente disparaissent faute de référent en gestion & préservation de l’information dans les administrations publiques. A l’instar d’un.e délégué.e à la protection des données (DPO – DPD), cette personne devrait supporter les organisations dans leur démarche en matière de gestion et préservation de l’information pour éviter des suppressions de données ou des fuites inopinées.

Ce courrier du CRISP démontre donc l’importance de la question de la collecte et préservation des archives pour un état démocratique. L’Etat Belge, tous niveaux confondus, est en retard et déforce la démocratie par le manque d’investissement dans la gestion & préservation de l’information. Les remarques du GRECO, tout comme ce dernier courrier du CRISP, font écho aux revendications de l’AAFB. Gageons que ces deux communications permettront de sensibiliser nos décideurs et d’initier les changements nécessaires pour permettre de meilleures collectes, contextualisations et préservations des traces de notre société pour les générations futures.

AAFB_ArchivesetGouvernance_CommuniquePresse
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