
À l’occasion de la Semaine internationale des archives, la fédération professionnelle Aksoni souhaite rappeler l’importance du secteur des archives publiques et privées, souvent méconnu, pourtant indispensable au bon fonctionnement d’une démocratie.
Le thème de cette année – « Accessibilité pour toutes et tous » – nous concerne directement. Car garantir l’accès aux documents, aux droits et à l’information fiable dans le temps, c’est exactement ce que nous, archivistes et gestionnaires de l’information, faisons au quotidien.
Dans un contexte marqué par les crises successives (économique, environnementale, sanitaire, etc.), il est plus que jamais nécessaire de rappeler la place que tient le secteur des archives au sein de notre société.
Ces dix dernières années ont vu des avancées importantes :
- La réduction des délais de conservation des pièces justificatives aux comptes dans les communes,
- L’adoption de décret sur les archives publiques en FWB et de la révision du décret archives privées.
- Et tout récemment, la revalorisation de l’enveloppe budgétaire allouée aux centres d’archives privées en FWB.
Mais ces avancées, aussi positives soient-elles, ne constituent qu’un rattrapage minimal face à des décennies d’oubli du secteur dans les politiques publiques.
Depuis trop longtemps, nous constatons un sous-financement chronique, un manque de reconnaissance politique, et l’absence de vision coordonnée à long terme.
Quelques exemples concrets :
- Entre 2014 et 2019, les Archives de l’État ont vu leur budget en personnel diminuer de 2 % par an. Sur la même période, le nombre de scientifiques statutaires est passé de 80 à 62. Cela se traduit aujourd’hui par des fermetures partielles de salles de lecture.
- Le flou juridique autour du statut des archives des cabinets ministériels a conduit à la perte estimée de 18,4 To de données numériques soit l’équivalent de 120 millions de pages depuis 2003.
- Les communes disposant d’un service d’archives sont encore peu trop nombreuses.
Nous souhaitons rappeler que les archives sont bien plus que des documents et des données : elles garantissent la traçabilité des décisions publiques, elles permettent aux citoyennes et citoyens d’exercer leurs droits, elles soutiennent la recherche et la compréhension des enjeux de société, elles favorisent la transparence et permettent la continuité des institutions.
Sans archivage structuré et durable, il n’y a ni responsabilité, ni mémoire des faits, ni confiance dans les institutions. Elles sont donc essentielles pour préserver notre démocratie.
C’est pourquoi nous demandons aujourd’hui que les missions assurées par les professionnel·les des archives soient pleinement reconnues ;
Cela passe par :
- Une revalorisation des moyens alloués à la gestion archivistique dans toutes ses composantes ;
- La mise en œuvre concrète des décrets existants ;
- Et l’inscription des enjeux archivistiques dans les politiques publiques.
Si la Semaine internationale des archives existe, c’est bien parce que ce rôle reste trop souvent ignoré.
Nous espérons que cette prise de conscience ne se limite pas à une semaine par an, mais qu’elle s’inscrive durablement dans les politiques publiques et les esprits.
📌 Parce que sans archivistes, il n’y a pas de continuité.
📌 Parce que sans archives, il n’y a pas de démocratie.
Soutenons celles et ceux qui rendent l’information accessible à toutes et tous, au quotidien !